"CVX invite à se mettre en mouvement"

 

 

Comment as-tu connu CVX ?

 

Par une grande tante célibataire pour qui CVX tenait une place essentielle. J'étais proche d'elle. Ensuite il y a eu un déclic lorsque j'ai rencontré une amie scoute qui en disait aussi du bien. Cela m'a invité à retourner dans l'Eglise de manière plus active. Auparavant j'avais été engagé en équipe Notre-Dame (groupe de partage entre couple) et dans le scoutisme. Justement, on utilisait lors des veillées spi des outils ignatiens pour prier avec les jeunes. En fait, le terrain n'était pas vierge, mais au moment d’entrer à CVX, je n’étais plus dans l’église, j'étais en recherche.

 

 

 

 

Comment te mets tu « en recherche » ?

 

Par la méditation en marchant, je fais ça deux fois par jour. Cela a débuté presque accidentellement. Je travaillais beaucoup et j'avais régulièrement besoin de décompresser. Puis j'ai rencontré chez les dominicains le frère Bernard Durel (op) qui pratique le zazen (méditation assisse pratiquée à l'origine dans le bouddhisme Zen) que j'ai aussi pratiqué.

 

 

Aujourd'hui peux-tu faire un lien entre ton chemin en CVX et la pratique de la méditation ?

 

La méditation est une manière de se rendre disponible à la vie en général et aussi à la prière. Cette pratique quotidienne me met dans une disposition, une capacité à être présent pendant les rencontres CVX mais ce n'est pas exclusif à ma vie en CVX.

 

 

Peux-tu parler de ce que tu vis en CVX ?

 

En fait, je suis incapable de lire la Bible seul. Expérimenter le partage collectif rend cette lecture plus parlante. J'ai besoin de l'écoute des autres pour que les textes me parlent au travers des réactions de chacun. Le partage autour des textes est central en CVX. Il y a une justesse du partage. Notamment parce qu'il y a l'idée de compagnonnage en communauté locale (groupe de partage). Être côte à côte est stimulant. Pour moi, CVX porte quelque chose de nouveau, adapté au monde d'aujourd'hui sans que j'en connaisse encore exactement les fruits. Peut-être du fait de la diversité des états de vies, des âges, des postures face à la vie que l’on rencontre en CVX. Dans la constitution et la vie d'équipe il y a une ouverture essentielle. On ne choisit pas notre équipe, on chemine avec d'autres et c'est la richesse.

 

Ma lecture du discours d'Adolfo Nicolas sj. intitulé «un langage de sagesse pour les frontière »*, m'a fait prendre conscience de la dimension plus large du mouvement. Cette lettre est devenue pour moi un point de repère. Les langages de sagesse seraient une plate forme commune pour parler aux différentes spiritualités, cela invite l'Eglise à aller aux frontières. CVX invite à se mettre en mouvement. Autour de moi, de nombreuses personnes manquent des outils qu’une tradition spirituelle peut apporter.

 

 

Quels sont ces « mouvement » ?

 

Le premier serait le chemin intérieur. Le second le compagnonnage, pour creuser à plusieurs, le troisième rendu possible par les précédents consiste à aller à la rencontre de l’autre, aux frontières, à la périphérie.

Ces mouvements se vivent pour une part en compagnonnage dans la communauté locale. Si on ne se connaît pas au départ, on apprend à recevoir les autres de façon unique, complémentaire de ce qui se vit ailleurs. Cheminer en parallèle nous lie.

 

Je suis aussi frappé par la place des jeunes dans CVX Alsace. Cette transgénérationalité me touche. Découvrir la CVX jeune me paraît être une chance.

 

 

 

* « Un langage de sagesse pour les frontière », Adolfo Nicolas sj. : http://www.cvxfrance.com/wp-content/uploads/2016/10/Progressio-N%C2%B070.pdf

 

Entretien du 28/04/2018 entre Laurent et Flore